De Singapour à Kuala Lumpur
6 heures de bus le long d'une route côtière bordée de milliers de palmiers, comme partout en Malaisie, et nous arrivons à Johor Bahru où nous devons passer la frontière pour Singapour. Singapour est une ville-état, ancienne colonie britannique et portugaise et indépendante depuis 1965 (elle faisait partie avant de la fédération de Malaisie, indépendante depuis 1957), et bien que limitrophe avec la Malaisie péninsulaire, l'entente économique entre ces 2 pays ne semble pas des plus cordiales. Preuve en est que nous perdrons une bonne ½ heure à la douane singapourienne et 22 dollars de dédouanement pour 3 paquets de cigarettes achetés peu chers en Malaisie. Le douanier me fera grâce des 200 dollars d 'amende après que je lui ai expliqué que j'étais désolé et que je n'étais pas informé de ces restrictions (ce qui est vrai). Les enfants sont un peu inquiets pendant que je me retrouve dans les bureaux de la douane et bien soulagés de me voir enfin revenir !
Il est 22 heures lorsque nous arrivons enfin à la gare routière et il s'agit maintenant de trouver un logement ! Une philippine en vacances qui était dans notre bus, tout aussi perdue que nous, semble rassurée par notre présence et nous accompagne dans nos pérégrinations. 45 minutes de marche et elle abdiquera alors que nous trouverons un hôtel un peu moins cher, pour une nuit, juste à côté du sien.
Un bon repos et nous rejoignons le lendemain une Guest-House proprette dans le quartier de Lavender. Nous sommes dans un dortoir de 8 lits et les enfants trouvent cela très sympa, d'autant que la cohabitation avec les autres voyageurs se déroule parfaitement malgré les ronflements dantesques de l'un de nos « colocataires » !
Singapour était LE port d'Asie du Sud-Est et doit son développement à son activité maritime puisque depuis des siècles les bateaux chinois, indiens, perses et arabes y débarquent pour y commercer. La présence des chinois et indiens y est donc très importante et beaucoup vivent dans Little India et Chinatown. Ces villes dans la ville dévoilent une architecture traditionnelle et les maisons multicolores côtoient les immenses buildings. Singapour est effectivement LA place financière d'Asie du Sud-Est. Tout ici est aseptisé et vous pouvez presque marcher plusieurs kilomètres pieds nus sans avoir besoin de les laver au retour ! Nous avons parfois l'impression d 'évoluer dans un monde virtuel en 3D conçu de toutes pièces par un architecte novateur. Malgré l'immensité de la city, la banlieue étant dédiée aux logements pour abriter les quelques 5 millions d'habitants, on se sent parfois à l'étroit et un peu oppressé, voire épié tant tout est réglementé (les policiers sont en tenue civile et aux aguets; Manger ou boire dans le métro est passible d'une amende de 500 dollars, cracher dans la rue 20 dollars etc...).
Toutefois, cette ville magnifique vaut d'être visitée au moins une fois dans sa vie et l'on prend grand plaisir à découvrir les divers quartiers (district colonial, chinois, indien), les musées, la marina et la rivière. Dîner sur Clark Quai la nuit au pied des buildings illuminés reste un grand moment.
Les déplacements sont aisés grâce au métro et les enfants s'amusent à compter le nombre de Porsche et autres Lamborghini le long des immenses avenue bordées de magasins et hôtels de luxe. ( 31 Porsche, 2 Lamborghini et 1 Ferrari en une journée. )
Se distraire y est aussi aisé et nous en profitons pour visiter le zoo et s'offrir le « Night Safari », aller à la piscine et assister à un match de foot de la 1ère ligue malaysienne (Singapour 5 Kuala Lumpur 0). Nous resterons une semaine à Singapour avant de reprendre la route vers Melacca, 200 km au Nord.
Melacca, 3ème ville avec Penang et Singapour ayant appartenu à l'empire britannique du Détroit de Malacca, est elle aussi classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et nous rappelle Hoi Han (Vietnam), version malaysienne. Chinatown s'étend le long d'une étroite rivière et l'on y trouve pléthore d'artistes, artisans et commerçants. L'atmosphère est calme en journée et la sécurité est assurée par la garde montée. Le soir, la ville s'anime lors du night market et les rickshaw parés de guirlandes lumineuses offrent un spectacle magnifique. Melacca apparaît aussi comme une ville « à vendre » et d'immenses bâtisses cherchent preneurs alors que des flyers soulignent les privilèges accordés aux futurs propriétaires étrangers (prix de l'immobilier bas, obtention des visas facilitée...). Le problème est que de nombreuses activités sont délocalisées et qu'il faut emprunter bus et taxi sur de longues distances pour se rendre dans les parcs et sites attractifs ou aller se baigner. De fait, nous ne resterons que 3 nuits et rejoindrons Kuala Lumpur, dernière étape malaysienne.